La firme by Un livre Un film

La firme by Un livre Un film

Auteur:Un livre Un film [film, Un livre Un]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Nouveauté
Publié: 1991-05-07T22:00:00+00:00


21

Pendant dix-sept jours et dix-sept nuits, la vie des McDeere s’écoula paisiblement, compte tenu des circonstances, sans intrusion de Wayne Tarrance ni d’aucun autre de ses collègues du F.B.I. Ils retrouvèrent leurs habitudes : Mitch travaillait dix-huit heures par jour, sept jours sur sept, mangeait sur le pouce au bureau, ne quittait l’immeuble que pour rentrer chez lui. Avery envoyait d’autres jeunes collaborateurs au tribunal. Mitch ne sortait presque pas de son bureau, sanctuaire de vingt mètres carrés où il se savait hors d’atteinte de Tarrance. Il évitait dans la mesure du possible les couloirs, les toilettes et la cafétéria, car il était persuadé qu’on l’observait. Il ignorait qui, mais il ne doutait pas qu’un certain nombre de gens épiaient avec la plus grande attention ses faits et gestes. Il restait donc dans son bureau, la porte le plus souvent close, travaillant avec zèle et accumulant les heures d’honoraires pour essayer d’oublier qu’au cinquième étage de l’immeuble un immonde salaud du nom de DeVasher était en possession de clichés qui pouvaient briser sa vie.

Chaque jour passé sans incident poussait Mitch à se cloîtrer davantage dans son refuge et lui permettait d’espérer que l’épisode du magasin de chaussures avait effrayé Tarrance ou lui avait valu d’être déchargé de l’affaire. Peut-être Voyles s’était-il résigné à oublier toute l’opération et Mitch pourrait-il continuer dans la voie qui devait le mener à la fortune et au partenariat. Mais il n’était pas dupe.

Pour Abby, la maison était devenue une prison, même si elle pouvait en sortir et y rentrer à son gré. Son emploi du temps à l’école était plus chargé, elle allongeait ses promenades en ville et allait au moins une fois par jour à l’épicerie. Elle se méfiait de tous, en particulier des hommes en costume sombre qui la dévisageaient dans la rue, et portait, même quand il pleuvait, des lunettes noires pour mieux cacher ses yeux. Le soir, après avoir dîné seule et en attendant le retour de Mitch, elle fouillait les murs du regard en résistant à la tentation de chercher le matériel utilisé pour les espionner. Elle se disait que les micros n’étaient certainement pas invisibles. Elle fut tentée à plusieurs reprises d’acheter un ouvrage répertoriant ce genre d’équipements afin d’être en mesure de le reconnaître. Mais Mitch s’y opposa. Il lui affirma qu’il y en avait dans la maison et que toute tentative pour les découvrir pourrait se révéler désastreuse.

Elle passait donc silencieusement d’une pièce à l’autre, supportant de moins en moins le viol de son intimité. Elle savait que cette situation ne pourrait pas s’éterniser. Ils avaient tous deux conscience qu’il importait de se conduire normalement et ils s’efforçaient de parler d’une voix normale de leurs activités, du bureau et des élèves, du temps et des mille petites choses de la vie quotidienne. Mais ces conversations étaient plates, souvent contraintes et gauches. Leurs relations sexuelles, aussi fréquentes que fougueuses à l’époque où Mitch faisait son droit, étaient devenues quasi inexistantes. Ils ne pouvaient oublier qu’on écoutait tout ce qu’ils faisaient.



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